Formule 1 - Championnat du monde 2008
F1 : deux
ans avec sursis pour Renault, suspension à vie pour Briatore
Les pilotes Alonso et Piquet sont eux
blanchis.
Les auditions devant le conseil mondial de la fédération
internationale de l'automobile (FIA) avaient pris fin lundi peu après 11 heures
à Paris, et le conseil s'était retiré pour délibérer. Lors du grand prix de
Singapour, Nelson Piquet Jr était accusé d'avoir volontairement provoqué un
accident, à la demande des dirigeants de son écurie, pour permettre l'entrée de
la voiture de sécurité et favoriser son équipier Fernando Alonso.
Nelson Piquet Jr. et Fernando Alonso avaient été
entendus ce lundi, de même que Bernard Rey, président de Renault F1. Les deux
principaux protagonistes de l'affaire, Flavio Briatore et Pat Symonds, accusés
d'avoir donné l'ordre à Piquet, n'étaient en revanche pas présents.
Renault avait plaidé coupable
L'écurie française, qui a décidé de plaider
coupable, a finalement écopé d'une sanction moins lourde que prévue. Présent
depuis 1977, Renault F1, deux fois champion du monde des constructeurs,
risquait en effet l'exclusion pure et simple de la F1, selon le président de la
FIA, Max Mosley. «Le code prévoit cela. Une exclusion pour toujours. Fini.
Terminé. C'est ce qui pourrait arriver de pire», avait-il observé.
Dans l'espoir de désamorcer la colère du conseil
mondial, Renault avait déjà sacrifié le responsable de la triche présumée, le
patron de Renault F1 Flavio Briatore, et son ingénieur en chef Pat Symonds. Une
sanction, qui, visiblement a en partie atténué la colère de la FIA.
«Il m'a été demandé de provoquer délibérément un accident »
L'affaire remonte au 28 septembre 2008, à Singapour. Lorsque le second pilote
de l'écurie, le Brésilien Nelson Piquet Jr., se serait volontairement accidenté
à la demande de ses dirigeants. «Il m'a été demandé par M. Flavio Briatore (alors
directeur de Renault F1) et par M. Pat Symonds (alors directeur
technique) de provoquer délibérément un accident afin de favoriser les
performances» de l'écurie à Singapour, a accusé Nelson Piquet Jr., à l'origine
du scandale. «En utilisant une carte, (M. Symonds) m'a montré le
virage précis où je devais m'accidenter» et «m'a dit à quel tour exactement je
devais (le faire)», a raconté le Brésilien, dont les accusations
semblent étayées par les faits.
Parti 15e à Singapour, Alonso, leader de l'écurie
française, était rentré au stand très précocement pour ravitailler, juste
avant que Piquet Jr. ne parte en tête-à-queue dans un mur et que la course ne
soit neutralisée. Derrière la voiture de sécurité, Alonso avait ensuite doublé
tous les autres concurrents, obligés de s'arrêter pour ravitailler à leur tour,
et avait gagné la course.
Leparisien.fr