Hulot à l'Opéra de Lyon
La grande salle de l’Opéra remplie de monde: c’est sûr, l’écologie attire les foules...
MARION LAGRAVERE
L’organisateur du Forum de Lyon en pleine discussion avec Nicolas Hulot et Chantal Jouannot. (Nicolas Bégasse)
On se pressait ce matin devant l’Opéra de Lyon, et ce n’était pas pour voir des danseurs de ballet. Dans le brouhaha, un nom est de toutes les conversations: «Toi aussi tu viens pour Hulot ?». On en oublierait presque le thème philosophique du débat: «L’écologie, nouvelle utopie du XXIè siècle ?».
Accueilli par les applaudissements du public, «l’écoanimateur», comme l’a qualifié la modératrice Laure Nouahlat, a rassemblé près de 700 personnes: «autant de monde que pour le débat entre Claude Bartolone et Daniel Cohn-Bendit, celui qui avait eu le plus de succès jusqu’à présent», précise une organisatrice.
Dans la file d’attente, des jeunes, des moins jeunes, des écolos engagés ou de simples curieux. D’un air enthousiaste, Charlotte Thievon, 24 ans, presse sa mère Martine pour entrer: « Je suis adhérente à la fondation Nicolas Hulot et je m’intéresse beaucoup à l’écologie. C’est tellement rare de voir Nicolas Hulot à Lyon! ». Sa mère précise: « Nous serions tout de même venues même si ça n’avait pas été Hulot. Ce qui nous intéresse, c’est la thématique du jour. L’écologie, on y fait attention au quotidien en utilisant les transports en commun et la marche par exemple. On vient se nourrir de nouvelles idées».
Si certains ont déjà la « fibre écolo », d’autres comme Sylviane et Christian, 63 ans, sont venus « parce que c’était Hulot ». Preuve que les personnages médiatisés, en particulier estampillés « Vu à la TV », ont la cote. « A la base j’étais à Lyon pour les journées du patrimoine », avoue Michel. « Mais j’ai vu un sujet à la télévision sur le Forum parlant de Nicolas Hulot alors je suis venu. Je ne pense pas que ça m’aurait intéressé s’il n’était pas là.»
Pour Marie-Claude Dreyer, 68 ans, «Nicolas Hulot est un éclaireur. Il fait un énorme travail et nous permet d’apprendre et de comprendre beaucoup de choses. Que l’on soit spécialiste ou non, on comprend son discours». Engagée dans le développement durable, elle est aussi là pour voir le philosophe Patrick Viveret dont elle défend les idées «même si elles sont un peu utopistes». «Patrick Viveret ? Connais pas !», s’exclament Charlotte Bardin et Romain Matarfi, étudiants en sciences politiques. «C’est le thème du débat qui nous intéresse. Nous ne savions pas qu’il y aurait Nicolas Hulot».