Infanticide de plus en plus sordide...
Double infanticide: les contradictions de la mère de
Mélissa et Jason
Tentant depuis lundi de renvoyer une image angélique,
Marie-Hélène Martinez, la mère de Mélissa et Jason, a été prise mercredi dans
ses contradictions au troisième jour de son procès devant la cour d'assises des
Bouches-du-Rhône avec son mari, Jean-Paul Steijns, pour le meurtre de ses
enf ants.
Depuis le
début du procès les deux accusés se rejettent la faute
et Marie-Hélène Martinez ne cesse de clamer son innocence,
elle comparait d'ailleurs libre à son procès.
Tentant de
se présenter comme une victime soumise de son mari, Jean-Paul Steijns, dans la sordide affaire du double
infanticide de Marseille,
la mère de Mélissa et Jason a été placée face à ses contradictions mercredi.
L'avocat
général Joachim Fernandez a d'abord ironisé sur sa «tenue vestimentaire» :
tenue noire, tailleur strict, mine grave, cheveux attachés et mouchoir à la
main en permanence... pour donner aux jurés une apparence de mère «en
deuil». Et pourtant, l'interpelle-t-il, «à aucun moment» dans le mois qui suit
la mort
des enfants, alors que le couple s'est réfugie dans un hôtel de
Salon-de-Provence, «vous ne vous êtes jamais occupée de leurs funérailles»,
tonne-t-il. «C'est un comportement qui signe quelque chose !».
Au
restaurant douze jours après l'empoisonnement
Le 30
septembre 2005 - soit douze jours après la mort des deux enfants empoisonnés
dont on ne retrouvera les dépouilles qu'un mois plus tard dans le coffre de la
voiture de la mère - le couple va même même au restaurant pour fêter son
anniversaire à lui. «J'étais vide, complètement vide», ne cesse-t-elle de
répéter, se disant soumise à son «manipulateur» de mari.
Appelés à la
barre, les témoins gardent eux le souvenir d'un «couple d'amoureux que les
enfants dérangeaient», selon le gérant de l'hôtel où la famille avait
l'habitude de se rendre. Voire «très démonstratif», au point de mettre «parfois
mal à l'aise», se souvient Jacques Lericholme, le directeur de l'école primaire
des enfants. Une école où les enfants ne sont pas allés pendant une année
entière, en 2004/2005. Sans que leur mère ne proteste.
De même,
elle prétend avoir ignoré les difficultés financières de son mari, alors même
qu'un agent de police l'avait informée, en juin 2005, d'une expulsion locative
imminente. C'est d'ailleurs un huissier, se présentant à leur appartement vide
et trouvant le cadavre d'un nouveau-né sur le balcon, qui donnera l'alerte. «Il
y a deux choses qui sont surprenantes: le fait que vous ayez passé deux jours
dans le coma (le soir de l'empoisonnement des enfants, ndlr)», une
déclaration contredite par les analyses toxicologiques, «et que vous ne croyez
pas» ce policier, insiste le président de la Cour, Jean-Pierre Deschamps.
«La sonnette ne marchait pas»
Comment par ailleurs croire une femme qui dément avoir empêché Antoine
Correlejo, le père des enfants, de les voir, alors même que ce dernier avait
déposé entre juin 2004 et juin 2005 une quinzaine de plaintes et trouvait porte
close chaque fois. «La sonnette ne marchait pas», réplique-t-elle.
«On a
l'impression d'une vie sectaire, vous ne voyez plus votre propre famille, il
n'y a plus d'amis et les enfants ne voient plus leur père», note le président
de la Cour, Jean-Pierre Deschamps. «Steijns était trop jaloux», a expliqué
Mme Martinez en difficulté. Selon son avocat, Thierry Mudry, le beau-père
«formait un barrage dans une perspective de huis clos et avait dressé de hauts
murs autour du couple».
Une liaison
avec Correlejo pendant l'instruction
Elle sait
parfois se montrer audacieuse, fait remarquer un magistrat, sous couvert
d'anonymat. Ainsi, elle n'a pas hésité début 2006 à renouer le contact avec
Antoine Correlejo, chose qu'elle n'avait pas le droit de faire et qu'elle a
cachée lors de l'instruction, de son aveu même. Les deux ont ensuite repris une
relation amoureuse «pendant deux à trois mois» et aujourd'hui, lui prend
ardemment sa défense, au grand dam de sa famille.
Le beau père
a tout avoué, elle nie en bloc. Douleur sincère ou feinte, instigatrice,
complice ou innocente ? Telles seront les questions auxquelles les jurés
devront tenter de répondre d'ici vendredi. «Où vont les larmes qui ne
coulent pas?», s'interroge Me Michel Pezet, défenseur de Jean-Paul Steijns, en
la voyant mouchoir à la main. «Sa version se craquelle», a-t-il estimé.
Leparisien.fr