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Le blog de Lucien
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27 mai 2008

Palmarès du 61e Festival de Cannes : "Entre

Palmarès du 61e Festival de Cannes : "Entre les murs" Palme d'or 2008 !

Cannes 2008 - Dimanche 25 Mai 2008

Le jury de Sean Penn a rendu son verdict : la Palme d'or est attribuée à "Entre les murs" de Laurent Cantet. Benicio del Toro obtient le Prix d'interprétation, tandis que Deneuve et Eastwood sont récompensés pour l'ensemble de leur carrière.

Et dire que Thierry Frémaux et son équipe ont failli ne pas sélectionner Entre les murs (1) ! On serait passé à côté de la première Palme d'or française depuis Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat en 1987... Le jury du 61e Festival de Cannes, présidé par Sean Penn, vient en effet d'annoncer que la Palme d'or était attribuée au quatrième long métrage de Laurent Cantet.

Adaptation du roman homonyme, très remarqué, de François Bégaudeau, Entre les murs raconte le quotidien d'un jeune prof de français d'une classe de 4e dans un collège difficile. La transposition d'un tel ouvrage nécessitait un méthode particulière : après avoir décidé de faire jouer le rôle du prof à Bégaudeau lui-même, le réalisateur a organisé des ateliers, permettant à la fois de choisir les élèves-acteurs et d'élaborer les scènes avec eux. Le résultat : un film intelligent et généreux sur l'enseignement, d'une grande justesse, ni naïf ni donneur de leçons. Comme dans ses films précédents, Ressources humaines, L'Emploi du temps et Vers le sud, Laurent Cantet articule l'intime et le social pour aller au plus près de l'humain.

Une semaine avant sa projection, Entre les murs, acheté par plusieurs pays, est déjà un succès au Marché du film. Vendredi, première projection de presse, longuement applaudie : les demandes d'interviews affluent, les attachés de presse sont débordés mais heureux. Samedi, les 24 élèves ados, les professeurs, le personnel administratif, qui jouent dans le film montent les marches pour la présentation du film en Sélection Officielle. Ovation à la fin de la séance. On se dit alors que ce film-coup de coeur des festivaliers ne devrait pas repartir bredouille... Mais on n'ose rêver à la récompense suprême, la rumeur dimanche évoquant plutôt un Prix spécial pour l'ensemble des comédiens.

Car côté pronostics, toute la Croisette plaçait très haut le film d'animation Valse avec Bachir... qui est ce soir le grand absent du palmarès. Le chouchou de la presse française depuis le début du festival, Un Conte de Noël, lui, est présent, mais à travers un Prix du 61e anniversaire décerné à Catherine Deneuve pour l'ensemble de sa carrière. Epatante en mère un peu cruelle dans le film de Desplechin, l'actrice a fait une nouvelle preuve de son exigence et son audace, puisqu'elle était également à Cannes à l'affiche de Je veux voir, voyage dans un Liban en ruines, présenté à Un Certain Regard. Ce prix du 61e anniversaire est remis ex aequo à Clint Eastwood, également pour l'ensemble de sa carrière. La Palme d'or échappe donc une nouvelle fois au grand Clint -il est vrai que L'Echange n'avait pas convaincu tous ses fans.-mais cette récompense est une belle manière pour Sean Penn de saluer l'homme qui l'avait dirigé dans Mystic river.

Autre fait notable : 100% de réussite pour le cinéma italien, dont les deux représentants se retrouvent au palmarès -et pas à n'importe quelle place : Gomorra de Matteo Garrone, évocation de la Mafia qui fit forte impression, décroche le très convoité Grand Prix, tandis que Il Divo de Paolo Sorrentino, portrait du sulfureux Président du Conseil Giulio Andreotti repart avec le Prix du Jury. Pour les Prix d'interprétation, pas de grande surprise côté masculin : avant même le début du festival, beaucoup donnaient Benicio del Toro gagnant pour sa composition du Che dans le film-fleuve de Soderbergh. En revanche, chez les filles, on attendait l'actrice argentine Martina Gusman, et c'est finalement une autre Sud-américaine, Sandra Corveloni, la mère (courage) des quatre garçons de Linha de passe qui est primée.

Habitué du festival, lauréat du Grand Prix du jury pour Uzak, Nuri Bilge Ceylan repart cette fois avec le Prix de la Mise en scène -un choix difficilement contestable, tant Les Trois singes est une oeuvre formellement .impressionnante. Et à propos d'habitués, les Frères Dardenne peuvent compléter leur collection : après avoir décroché deux Palmes d'or et permis à leurs comédiens d'obtenir des Prix d'interprétation, ils reçoivent cette fois le Prix du scénario pour Le Silence de Lorna.

Julien Dokhan

(1) Le jour de l'annonce de la sélection, en avril dernier, plusieurs films manquaient, dont un film français. Thierry Frémaux et son équipe attendaient semble-t-il quelques jours pour voir certains films pas tout à finis et prendre seulement ensuite leur décision. C'est finalement le film de Laurent Cantet qui a été choisi. Après cette petite contrariété en début de parcours, on ne pouvait rêver plus belle happy end...
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